Un sophrologue peut-il gagner sa vie ?

le 05 avril 2023

Cette question est fréquemment posée par les personnes en recherche d’une reconversion : mon choix me permettra-t-il de subvenir à mes besoins ? Nous allons apporter quelques éléments de réponse.

Comme aucune règlementation encadre l’exercice professionnel, l’offre des sophrologues est très variée du thérapeute (sic) autoproclamé à l’intervenant qualifié et expérimenté, respectueux des fondamentaux de la sophrologie.

Il y a plusieurs portes d’entrée pour traiter cette question et surtout il n’y a pas de réponse absolue.

La première manière est de constater les revenus actuels des sophrologues. Les chiffres relevés sont à prendre en se rappelant que ce sont des moyennes et surtout que chaque professionnel est différent : lieu d’exercice, temps de travail, antériorité, structure et taille de clientèle, tarifs…

Selon les différentes études disponibles (données 2020 et antérieures) le revenu moyen se situe autour de 25.000 euros par an (soit 2.083 euros/mois) pour un chiffre d’affaires autour de 35.000 euros. La médiane est de 20.000 euros environ c’est-à-dire que la moitié des sophrologues gagne moins de 20.000 euros par an (soit 1.666 euros/mois) et la moitié plus de 20.000 euros.

Comme mentionné précédemment il s’agit d’une moyenne qui inclut les débutants, les sophrologues à temps partiel comme les sophrologues expérimentés.

Les études montrent aussi que les revenus oscillent entre 12.000 euros pour un débutant à plus de 50.000 euros pour un sophrologue expérimenté en région parisienne. Il faut encore analyser le contexte d’exploitation de chaque professionnel – formation, communication, clientèle, tarif… - car aucune situation individuelle ne permet d’être représentative de toute une profession.

Pour compléter ce constat il faut aussi regarder le marché qui est adressé majoritairement par les professionnels.

Selon une étude menée par Xerfi en 2021, le marché du bien-être en France a atteint un chiffre d'affaires de 28 milliards d'euros en 2020, enregistrant une croissance annuelle moyenne de 6,7 % depuis 2015.

En ce qui concerne le marché du bien-être pour les particuliers, il représentait 16,7 milliards d'euros en 2020, en hausse de 7,1 % par rapport à 2019. Les activités de ce marché recouvrent des domaines au-delà de la sophrologie comme les soins du corps, la nutrition et la remise en forme, la gestion du stress…

Quant au marché du bien-être en entreprise, il était estimé à 11,4 milliards d'euros en 2020, en hausse de 5,9 % par rapport à l'année précédente. Les activités de ce marché incluent les programmes de santé et de bien-être au travail, tels que les cours de fitness, les séances de méditation et les programmes de gestion du stress.

Le marché est en croissance soutenue, croissance renforcée avec la crise sanitaire et l’émergence de nouvelles priorités pour les particuliers.

Pour la sophrologie seule, selon une étude de Xerfi en 2020, le marché de la sophrologie en France a connu une forte croissance au cours des dernières années, avec une augmentation du nombre de praticiens et une diversification des prestations proposées. L'étude a estimé que le marché de la sophrologie en France devrait atteindre 260 millions d'euros en 2022.

lLe revenu des sophrologues

Mais au-delà des constats chiffrés, il est intéressant d’envisager une deuxième manière pour répondre à la question initiale. Sachant qu’il existe une forte demande, que la sophrologie se repend dans les usages quelles sont les conditions que doit remplir le professionnel pour mette en place une activité rémunératrice qui lui permette de vivre ?

Cette approche est transverse et ne concerne pas uniquement les sophrologues mais toute personne qui décide de s’installer « à son compte » et de devenir entrepreneur.

Les principaux facteurs qui concourent à la réussite économique de l’activité professionnelle peuvent se classer en 3 catégories :

La compétence et la professionnalisation

Le sophrologue doit avoir suivi une formation professionnelle solide qui lui a permis d’acquérir les savoir-être et savoir faire métier. Cette formation ne doit pas se limiter à la formation à la sophrologie car connaître la sophrologie n’est pas être sophrologue. Elle doit aussi lui avoir apporté les acquis métier que sont par exemple l’écoute active, la conception de protocole, la construction du suivi…. Le sophrologue doit aussi se professionnaliser c’est-à-dire adopter des comportements de professionnel tels que les clients se les représentent. Ainsi le praticien peut gagner la confiance de ses clients et se différencier des acteurs non qualifiés.

La capacité entrepreneuriale

Être indépendant c’est être seul responsable de la conduite de son activité et c’est devoir assumer les différentes fonctions de l’entreprise. La première est de constituer une clientèle, donc d’élaborer une offre différenciative qui apporte de la valeur au client. Il faut communiquer pour faire connaître cette offre, savoir la présenter et l’argumenter dans un contexte concurrentiel important. Il faut aussi savoir proposer un service de qualité pour fidéliser sa clientèle.

L’entraineur « solo » doit aussi savoir constituer un réseau de partenaires et gérer son entreprise, son temps et ses ressources.

Ces compétences doivent aussi être apprises durant la formation : un parcours formatif qui fait l’économie de la formation à la dimension entrepreneuriale de l’activité ne tient pas son engagement de former au métier de sophrologue.

Les caractéristiques « douces » personnelles

Les caractéristiques « douces » personnelles, appelées couramment soft skills, sont essentielles pour la réussite de son activité. Une des qualités importantes est la créativité. Le chef d’entreprise doit en permanence trouver des propositions pour répondre de manière originale et différenciatrice aux différente situations économiques et commerciales qu’il rencontre. La capacité à s’adapter et la gestion du stress sont essentielles pour conduire son entreprise et progresser dans un environnement changeant. La gestion du temps, l’empathie font aussi partie des compétences douces nécessaires.

Parfaitement conscient de cette complémentarité indispensable entre savoir-faire technique et savoir-faire d’entrepreneur, l’IFSMS propose depuis des années un programme complet à 3 volets (la sophrologie-le métier de sophrologue-le développement et la conduite de l’activité) qui lui permet d’afficher un taux d’installation de ses diplômés et surtout un taux de maintien en activité à 5 ans des plus élevés des organismes de formation à la sophrologie et au métier de sophrologue.

Pour répondre à la question initiale : Oui, un sophrologue peut vivre de son métier et en vivre confortablement.

Mais cela implique que le sophrologue ait bénéficié d’une formation de qualité qui lui ait apporté les compétences techniques et les compétences entrepreneuriales indispensables à la constitution durable d’une clientèle suffisante et fidèle. En complément d’une formation solide, il doit développer en permanence ses compétences humaines pour les mettre au service de son entreprise et de ses clients.

Sources
• Étude de marché sur les sophrologues en France réalisée par CCI France, publiée en 2019.
• Enquête sur la situation économique des sophrologues en France réalisée par le SSP, publiée en 2019.
• Données et statistiques sur le secteur de la santé et de l'activité physique en France, publiées par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).
• Témoignages et expériences partagés par des sophrologues sur des forums et des sites web spécialisés dans le domaine de la sophrologie.

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